L’aveu : c’est la finance qui gouverne, au mépris du peuple et du pouvoir législatif… à moins que…

Les médias qui ont relayé cette information ne manquent pas, selon les mots de Macron lui même : « Je considère qu’en l’état, les risques financiers, économiques sont trop grands », c’est ainsi qu’il explique sa décision de recourir au 49.3 pour faire passer en force la réforme des retraites. Ainsi, cette réforme n’aurait rien à voir avec un souci des générations futures, pour que « nos enfants puissent bénéficier à leur tour de notre magnifique système de retraite par répartition » comme l’ont répété en boucle les porte parole de la Macronie sur les plateaux TV depuis des mois, et comme il continuent d’ailleurs de le répéter alors que tout le monde sait désormais que la raison était de satisfaire les marchés financiers.

Passons sur le mensonge lui même et l’aveu de manipulation et voyons la question sous l’angle de la crise constitutionnelle. Comme je l’ai expliqué dans cet article ( analyse validée ce jour par l’interview d’un professeur de droit constitutionnel à la sorbonne ), le gouvernement a utilisé notre constitution pour contourner la démocratie et la séparation des pouvoirs, engendrant une immense crise constitutionnelle.

Ainsi donc, nous n’en sommes plus aux arguments raffarinesques « ce n’est pas la rue qui gouverne« , que celui-ci avait utilisé pour sa réforme des retraites en 2003 pour justifier qu’il ne cèderait pas aux pressions des manifestants. La question n’est plus aujourd’hui celle de la démocratie sociale face à la démocratie parlementaire et institutionnelle.

La question n’est plus non pus celle de la séparation des pouvoirs bafouée par l’exécutif pour passer en force face au législatifs, la question désormais c’est bel et bien de savoir « qui gouverne? »

Cet aveu, c’est que si le gouvernement est obligé de faire passer cette loi en force, sans tenir compte, ni de la rue, ni de la représentation nationale, ni même du gouvernement lui même et de ses valeurs politiques alors la conclusion inévitable, c’est que c’est la finance qui gouverne, au mépris du peuple et du pouvoir législatif. Car bien sur, cet aveu de Macron induit l’idée que si cette réforme ne passait pas, alors les marchés ne voudraient plus prêter à la France qui ainsi ne pourrait plus financer sa dette. On pourrait alors déplacer le débat sur la création monétaire et l’article 123 du traité européen sur le statut des banques centrales, mais ce n’est pas le sujet ici.

Il vaut donc mieux croire en l’analyse défendue par Marianne, qui est bien plus rassurante :
« À entendre Emmanuel Macron, l’utilisation du 49.3 pour faire passer sa réforme des retraites serait une nécessité pour continuer à emprunter sur les marchés financiers. Or, leur intérêt pour l’issue de la réforme est égal à « zéro », selon plusieurs acteurs de la finance, certains experts l’analysant comme une « excuse pour faire avancer un agenda idéologique libéral ». » source

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